Aujourd’hui, on sait que l’objectif majeur de l’enseignement du français, c’est de mettre tous les enfants en possession de la langue française, qu’elle soit leur langue maternelle ou non.
Et c’est cela seul qui permet de définir des pratiques possibles : "Si on ne sait pas où l’on va, on risque d’arriver ailleurs" disait Mager. C’est ce qui est souvent arrivé jadis... et bien évidemment aujourd’hui encore, puisque rien ou si peu de choses ont changé dans les classes.
Comment définir sa pratique à partir de cet objectif ? Il suffit de chercher la cohérence entre les moyens et le but à atteindre.
Pour parvenir en effet à ce résultat,
Il est souhaitable que l’enfant...
(contenus d’apprentissage)
1 - possède un bagage linguistique riche et diversifié ...
2 -ait mis de l’ordre dans son bagage ...
3 -et lui ait conféré une disponibilité constante et opérationnelle …
4 - ce qui signifie : apprendre
à repérer des codages,
et à situer socialement ces codages ..
5 - sache utiliser ces classements,
ces notions et ces critères dans la
construction des significations
en lecture
6 - sache également les utiliser en
situations de production de textes,
à l’école et hors de l’école ...
7 - sache enfin les utiliser en situations orales, notamment à distance sociale, affective, ou publiques (conduite de réunion, prise de parole en grand groupe, exposés
etc.) ...
L’enseignant a donc intérêt à...
(contenus d’enseignement)
* favoriser l’existence dans la classe de la plus grande diversité possible de situations de communication et de productions langagières, intégrant tous les facteurs de variation : géographiques, temporels, sociaux, matériels, auxquels il convient d’ajouter les facteurs internes : enjeux divers de la communication et représentations du locuteur.
* mettre en place des activités destinées à situer et comprendre le fonctionnement social des divers codages : comparaisons, classements, analyse des productions langagières rencontrées à l’oral comme à l’écrit, en lecture comme en production de textes.
* provoquer l’utilisation fréquente en situations diverses des constats et critères dégagés lors de ces activités de comparaison et de classement.
* mettre en jeu une autre conception de la grammaire en travaillant, non sur des phrases conçues pour étudier le fonctionnement linguistique de ces phrases, mais sur les textes effectivement lus et produits, pour en faire apparaître le fonctionnement à la fois linguistique et social.
* mettre en place d’autres pratiques d’enseignement de la lecture, centrées sur l’apprentissage de la compréhension (et non sur le déchiffrage, toujours orienté sur la restitution sonore des textes lus), en relation avec les données pragmatiques de situations ayant provoqué la production de ces textes.
* mettre en place d’autres pratiques d’enseignement de la production de textes, centrées, non sur des sujets de rédaction à traiter, mais sur des situations socialement définies, dont les données pragmatiques sont repérables, qu’elles soient « réelles » ou simulées.
* mettre en place un enseignement de la prise de parole orale, en divers types de situations à distance, avec un travail rigoureux sur les problèmes posés par la prise de parole face à un auditoire pluriel, ou impressionnant.